Au bout des murailles
Des jours de marche avant d'atteindre ce refuge. Des heures de peine entre rochers et déluges. Des rives raides et de rares arbrisseaux d'épineux. Là-bas le sel de la terre se cueille au gré des pierres et des résineux, rose et délicat comme des cristaux. Les hommes n'ont pas besoin de paroles pour se comprendre, au coeur du silence s'écoute la musique des coeurs. L'âpreté des lieux contient une délicatesse extrême, une subtilité fragile, un peu comme une pierre précieuse qui se dissimule dans la roche grise. Il se pourrait qu'elle se brise si l'on cherche à l'extraire, comme un rêve se dissous dans la réminiscence. La rudesse des hommes cache des qualités rares que l'on ne peut décrire, un peu comme un secret à découvrir.
Il est des lieux d'où l'on revient sans jamais y avoir été, des souvenirs venus du fond des âges, des sensations de voyages tissées au fil des mots et des images . Il est des endroits étranges et fascinants, tellement ancrés sur terre que nous percevons parfois les ondes de leurs racines profondes.
Feuille